Test de Bad Channel : ou la tranche de console des enfers

Et si c’était lui, le véritable empereur du sale ?

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vst plugin dog magic bad channel en test

Connaissez-vous Dog Magic ? Non ? Moi non plus. Mais justement, c’est ça qui me plaît : j’aime quand de nouveaux venus débarquent sur la scène des plugins audio. Ils ont souvent de superbes idées et des propositions originales. Bon, parfois, c’est aussi bien moisi…

Qu’en est-il de Bad Channel, premier plugin au catalogue de l’éditeur au chien magique ? Vérifions cela dans le cadre d’un nouveau test.

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Mauvais channel

Le nom de Bad Channel se veut plutôt explicite. On a droit à plusieurs modules pensés dans l’idée de colorer le son, voire le salir ou même le transformer complètement. Voici le détail de chaque traitement proposé par le plugin :

  • Distortion : 4 potentiomètres ici, du classique, pour transformer une flûte à bec en instrument de Satan en un tour de main
  • Modulation : mélange de chorus et de flanger, pour rajouter un peu de foutoir dans un son trop bien rangé
  • Filter : avec deux réglages, passe-haut et passe-bas. Aka le « nettoyeur des enfers »
vst plugin dog magic bad channel distortion et modulation
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  • Broken Comb : en français, on dit « filtre en peigne ». Ce module permet d’ajouter de la bizarrerie à vos pistes, en injectant le signal filtré sur lui-même et avec du retard (pour faire simple). Un paramètre supplémentaire, « Magic », apporte une surcouche de salissure en créant des artefacts sonores aléatoires, quand activé
  • Delay : simple effet de délai, pour des échos en veux-tu en voilà, là… là… là
  • Spectrogramme : le module bling-bling de Bad Channel. Il permet de voir le son et… C’est tout
vst plugin dog magic bad channel delay broken comb
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Sous la section spectrogramme, on trouve un encadré dédié aux presets. Ils sont au nombre de 3, de base, et permettent de découvrir rapidement ce que Bad Channel a dans le vendre.

vst plugin dog magic bad channel presets
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Because I am bad

Interface

Visuellement, l’interface de Bad Channel est plutôt réussie avec cet effet écrit à la main. Le design qui en résulte est clair, accessible et facilement compréhensible. Certains diront que ça manque de couleurs et de réalisme. Mais je préfère ce style d’interface plutôt légère à ce que l’on peut voir chez certains développeurs et des plugins visuellement très beaux mais peu pratiques à utiliser.

vst plugin dog magic bad channel vue ensemble
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Autre bon point, Bad Channel accepte les entrées de paramètres au clavier, ce qui n’est pas le cas de tous les VST du marché. C’est un plus appréciable, quand, comme moi, on aime de manière un peu malsaine, il faut bien le dire, régler un potard au chiffre près après la virgule…

En revanche, je me questionne encore la nuit quant à la présence de ce spectrogramme. C’est une énigme. À quoi sert-il ? Dans tous les tests et mes productions lors desquelles j’ai utilisé Bad Channel, ce machin ne m’a jamais été utile, réglant le plugin à l’oreille. Ce qui est, rappelons-le, la seule véritable manière d’appliquer un traitement audio.

Traitement et son

Justement, parlons-en du son. Bad Channel, vous l’aurez bien compris, se destine à des usages bien spécifiques.

Le VST va être à son aise dans les musiques aux instruments saturés (techno, hard rock, par exemple). Pas de Bad Channel sur une voix pop ou sur un violon en musique de chambre… Bien qu’on puisse trouver au plugin une utilité dans bien d’autres styles musicaux, trap, pop, musique de film, etc. En plus, on peut compter sur Bad Channel aussi bien en sound design qu’en mixage.

Si certains apprécient les réglages les plus extrêmes, Bad Channel brillera aussi dans la subtilité. J’en ai profité lors de mes compositions pour salir et élargir des nappes de synthétiseurs, des samples, mais aussi saturer des drums ou encore des voix. Bad Channel, c’est un peu comme le curry : appréciable à petite dose, mais décoiffant en grande quantité.

En tout cas, chaque module de Bad Channel est de qualité. Mention spéciale pour la distorsion, même si la modulation et le delay ne sont pas en reste. Concernant le filtre, il n’a rien à dire de particulier. Il pourra être pratique dans certains cas. Mais il est plutôt là pour dépanner de temps à autre que pour réellement faire la différence.

Le Brocken Comb est le module qui m’a été le moins utile. Il s’agit d’un effet spécial à appliquer avec modération, sous peine de rendre une piste totalement inaudible. Trop en mettre serait de mauvais goût. Sachant qu’en plus, ce traitement est le moins polyvalent de tout ce que propose Bad Channel. Quant à la touche Magic… J’en suis désolé, mais j’ai bien souvent préféré la laisser désactiver… Les artefacts qu’elle génère sont, il faut le dire, plus que bizarres. Les exemples audio peuvent en témoigner.

Conclusion

J’ai aimé utiliser Bad Channel pour distordre toutes sortes d’instruments, mais aussi les élargir à l’aide de la modulation. Quant au délai, il m’a servi à créer des effets temporels convaincants en un tour de main.

Efficace à petite dose, Bad Channel peut vous emmener dans des contrées bien sombres en poussant les réglages, en témoignent les presets de la machine. C’est d’ailleurs avec regret que l’on note note un nombre de préréglages bien trop restreint. Le développeur gagnerait à en fournir plus avec son plugin, pour mieux illustrer ce dont il est capable.

Cependant, cela n’entache en rien mes impressions sur Bad Channel : c’est un excellent effet, pas cher en plus, permettant d’obtenir rapidement des résultats satisfaisants et inspirants.

Vous pouvez vous le procurer ici pour la modique somme de 20 $, soit un peu moins de 20 €. Bad Channel est disponible en format VST3 et AU, pour Windows et macOS.